Éloge de la faiblesse | Alexandre Jollien

Éloge de la faiblesse, Alexandre Jollien

 

En lettres rouges sur la couverture, l’éloge de la faiblesse ressemble plutôt à une leçon de courage, de persévérance, et nous interpelle cependant sur le danger. Celui des préjugés. Des idées préconçues, des secrets bien gardés derrière des murs formatés ou dans des dossiers épais… Et puis, il y a ces blouses et ces cols blancs figés qui organisent des réunions oiseuses et suivent des protocoles inadaptés ou de futiles théories, tout en s’efforçant surtout de ne pas y poser de sentiments. Éloge de la faiblesse, Alexandre Jollien, philosophe.

 

Cher Alexandre Jollien, je vous suis et vous lis depuis quelque temps maintenant, mais c’est vraiment depuis que je vous ai vu, le 2 février dernier — vous et vos amis, Mathieu Ricard et Christophe André — à votre conférence Être libre, le grand chantier de l’existence, que j’ai compris votre profonde quête, à tous.

Vous avez un message à passer, et vous le passez encore dans l’Éloge de la faiblesse. L’existence est suffisamment difficile — dites-vous — pourquoi la compliquer ? De simples mots servent à nous donner un peu de tendresse. La présence et les gestes comptent plus que tout, de façon essentielle.

 

Besoin d’amour

Dans votre manière de communiquer, qu’elle soit verbale ou écrite, on ressent votre besoin d’amour. Cette façon que vous avez de toucher, saisir une épaule, tomber dans les bras. La plupart des humains s’interdisent toute forme d’emballement ! Ils sont sur terre pour une durée inconnue et limitée, mais ils ne veulent pas s’étendre sur leurs sentiments, leurs doutes, leur tristesse ou leur joie. Être heureux et ne pas le montrer. Aimer et ne pas le dire. Être triste et le cacher. Mais pourquoi ? Depuis quand est-ce une faiblesse d’en faire démonstration ? Ce serait donc ces gens-là qui seraient dans la norme, pour la seule raison qu’ils sont plus nombreux ? Au secours…

La norme — à mon sens — c’est d’aimer et de le démontrer, quelles que soient notre couleur et notre condition physique, que l’on marche sur deux pattes ou quatre, en fauteuil ou cloué au lit, à l’image de votre ami Jean. Nous avons tous les moyens de prouver quelque chose. De faire de notre mieux, pour celui qui reçoit et pour nous-mêmes. Car donner et recevoir procure le même plaisir. Personne n’a besoin de faire de hautes études pour faire fonctionner son cœur. Ça n’a effectivement rien à voir. Il se pourrait même que certaines théories s’opposent à la réalité. Vous avez raison ! Les paroles reçues dans l’enfance sont indélébiles. Tant mieux pour les paroles enthousiastes, douces et encourageantes, mais quel gâchis pour ceux qui ont reçu un flot de paroles assassines. Ce besoin qu’a la société de créer des moules dans lesquels il faudrait tous entrer en acceptant toutes les conditions, sans rechigner. Combien d’enfants sont mis au ban de la société parce qu’ils n’ont pas checké tous les critères bureaucratiques ?

 

Contrecarrer la bien-pensance

 

Ce livre est une leçon de courage, celui, comme vous le dites d’avoir été éduqué a contrario et donc de vous être efforcé à ne jamais suivre ces modèles figés dans votre vie d’adulte et d’en sortir in extenso. Mieux encore, vous avez su vous tourner vers la philosophie pour comprendre et pardonner à toutes ces personnes qui, finalement, n’étaient pas en capacité d’agir, contrairement à ce que la norme sociale dit encore aujourd’hui, de leurs diplômes.

Le but ultime d’une vie n’est pas de vouloir à tout prix ressembler aux autres. Le but ultime est de ne pas avoir de carences affectives ou de savoir les combler. Parce que ce sont ces carences-là qui ne sont pas normales, ce sont les carences d’amour qui font boiter toute notre vie, Alexandre. Il est ici, le handicap de la société ! Nous avons besoin des uns des autres et chemin faisant, selon notre âge, nous avons besoin de personnes différentes et nouvelles — à l’instar du Père Morand — croisées sur le chemin de la vie, pour évoluer toujours plus et ne pas rester enfermés dans nos certitudes ou notre rancœur.

 

Quel magnifique livre, Alexandre ! Et si vous continuez à vous poser des questions sur la normalité, n’oubliez plus jamais que ce que vous apportez à nos vies nous rend bien meilleurs. Tout le monde devrait vous lire et le monde marcherait plus droit !

 

Entretenir sa singularité. Pour un monde riche en échanges.

Merci encore. Coralie

 

Alexandre Jollien est sur Instagram @alexandrejollien et moi aussi @carnet_de_coralie !

Les infos pour obtenir le livre chez votre libraire préféré :

Auteur : Alexandre JOLLIEN

Titre : Éloge de la faiblesse

Éditeur : Marabout (pour le livre en photo)

Prix : 3,90 €

ISBN : 978-2-501-14147-5

Imprimé sur du papier en fibres naturelles renouvelables, recyclables, dont le bois est issu de forêts durables.