Un hôtel à insectes dans mon jardin

28 septembre 2018

L’été se termine, après une très belle saison, très chaude aussi.

Mon potager a donné tant qu’il a pu et abonde encore maintenant, car les journées restent ensoleillées et les températures connaissent des valeurs supérieures à la moyenne saisonnière. Entre les pesticides et le réchauffement climatique, notre Terre souffre le martyre. Alors, comme chaque année, depuis avril, je me suis affairée à mon potager bio. J’aime particulièrement les aromatiques qui sont une véritable pharmacie naturelle tout au long de l’année. J’ai aussi planté du chou kale, des blettes, de l’oseille, des tomates, des fraises et de la salade. Au milieu de tout ça, j’ajoute désormais quelques fleurs comestibles pour attirer les pollinisateurs. Du coup, mon potager est coloré, parfumé et sert de refuge à de nombreux insectes. Enfin, pas de refuge, mais de garde-manger, car l’idée de l’hôtel à insectes m’est venue un peu plus tard.

Passionnée par la vie des abeilles

Naturellement, j’ai longtemps cru que mes insectes favoris étaient les abeilles. C’était méconnaître toute la famille ! Cette année face à la disparition évidente de toutes les petites bêtes, j’ai commencé à les photographier, les observer, les étudier, au fur et à mesure qu’elles mettaient une patte ou une aile sur les feuilles lancéolées du romarin, les fleurs bleutées de ma douce bourrache ou les fleurs blanches et touffues de la menthe marocaine. J’ai découvert avec intérêt et curiosité aussi, le rôle de chacune de ces bestioles, dans cet univers fabriqué de toute pièce, qu’est mon carré potager bio.

 

Les insectes, une marotte chronophage !

Tout l’été, je n’ai cessé de photographier les petites bêtes. Que de photos ratées et floues ! Que d’acrobaties et de positions étranges pour obtenir mon petit cliché de la journée ! Mais aussi, que de merveilleux moments passés en pleine présence et conscience du monde qui nous entoure  !

Je n’ai pas vu beaucoup d’abeilles. Impossible de les apercevoir en groupe, bourdonnant et butinant agilement, et ce, malgré tous mes plants, toute mon application à reconstituer un biotope agréable, sain et diversifié. Toutes les prévisions, même les plus pessimistes concernant leur extinction, ne sont pas des balivernes, croyez-le bien.

 

J’ai donc choisi l’été 2018 pour faire honneur à ces petites bestioles qui pollinisent, certes, mais qui nettoient aussi efficacement nos jardins des déchets végétaux et se nourrissent goulûment de pucerons et autres nuisibles capables de décimer des plantations entières.

 

Je pourrais vous raconter ici la vie des forficules, des syrphes, des piérides du chou, des coccinelles, des abeilles et bourdons ou des sésies-frelons, mais là n’est pas le sujet. Je me suis littéralement passionnée pour ces existences toutes fragiles, dont la vie est souvent très courte, qui sillonnent nos jardins de jour comme de nuit. Plus j’en apprenais sur elles, plus je cherchais à comprendre ce que ne saisissent pas les adeptes des pesticides, dans cette phrase élémentaire : sans les insectes, c’est la fin de l’humanité.

 

Du bilan à l’hôtel à insectes

Des centaines d’articles traitent du sujet, des responsables de cette hécatombe. Je ne vais pas surenchérir avec une chronique sans données fiables. Alors, aujourd’hui, 28 septembre 2018, après quelques jours de construction, un hôtel à insectes fait-maison est entré dans mon petit univers, mon micro-milieu biologique. Il ne suffit pas de constater puis de rester inerte face au danger. Tout comme la légende du colibri : je fais ma part. Mon hôtel à insectes ne sera pas investi du jour au lendemain, je ne suis pas d’un optimisme béat ; mais je prévois de vous conter son évolution, son foisonnement au fil du temps.

 

Que notre cri de révolte s’appelle « nous voulons des coquelicots » (je fais partie des signataires de la pétition) ou « un hôtel à insectes dans mon jardin », notre but est le même, nous ne voulons plus de pesticides de synthèse qui tuent des milliers d’insectes, d’oiseaux, de plantes, d’animaux et d’humains sur terre.

 

Coralie RAVARY

coravary@gmail.com

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